Retour de voyage en Asie

C’est une petite ville sur les hauts plateaux montagneux du centre du Vietnam. Kontum et sa région sont à peine signalées dans les guides touristiques, les bombardements des B52 en 1972 sont passés par là. Aujourd’hui la région abrite plusieurs minorités ethniques du pays, et une communauté catholique y est installée autour de l’église en bois. Françoise et Monique, enseignante et travailleuse sociale en retraite, viennent ici six mois par an. Elles se consacrent depuis des années aux nombreux petits orphelins recueillis par l’association Poussières de vie, dirigée localement par le Père Huu, et leur enseignent les bases de la vie en société.

Nina, jeune femme Philippine de très bonne famille, aux études brillantes, a tout quitté en 1988 pour fonder une organisation humanitaire sur l’ile de Cebu. Share a child s’occupe des enfants très jeunes des bidonvilles ou des montagnes reculées, leur donne des cours d’éveil scolaire, pour que le fossé ne se creuse pas avec les autres enfants, et pour leur permettre d’acquérir le bon niveau pour entrer ensuite en classe élémentaire. PSE – Pour un Sourire d’Enfant- a été fondé il y a quinze ans par Christian et Marie-France. Cadre chez IBM, Christian
découvre, à la suite d’un périple familial en camping car, l’extrême détresse des petits chiffonniers qui vivent littéralement sur la gigantesque décharge à ordures de Phnom-Penh. Il n’en repartira pas. PSE prend en charge tous ces enfants de la décharge, les scolarise, leur donne
accès à des formations professionnelles, pour leur ouvrir un futur plus digne. C’est aujourd’hui plus de 6000 enfants ainsi guidés dans la vie. PSE vous est présenté dans cette lettre. Toutes ces initiatives désintéressées, redécouvertes lors d’un récent voyage en Asie du sud-est, ne font pas seulement chaud au coeur. Elles prouvent à quel point l’engagement solidaire d’individus peut générer des résultats formidables. Passer son savoir-faire, transmettre ses connaissances, son expérience, même si elles sont minces, à ceux qui n’ont rien, ouvre le monde et le futur à ces enfants et ces jeunes. Nous qui attendons souvent trop de l’Etat qui protège et redistribue, nous devrions prendre exemple sur ces hommes et femmes libres qui ont pris les devants, n’ont pas voulu rester spectateurs et sont devenus acteurs de la vraie solidarité. Ce supplément d’humanité, d’accompagnement pour aider les plus démunis, fait clairement la différence. Il décuple l’impact de ces petits projets, car il transmet aussi l’envie de les dupliquer. Que ces belles leçons d’engagement ne restent pas isolées, qu’elles nous incitent tous à sortir de notre zone de confort pour contribuer nous mêmes, chacun à notre échelle, à un monde plus équitable, où les richesses et l’espoir sont mieux partagés.

Bonne année 2011!

La Fondation Amanjaya souhaite à tous ses amis et donateurs une très belle et heureuse année 2011.

Grâce aux soutien d’un nombre croissants de donateurs, la Fondation Amanjaya a pu s’engager, auprès de 7 associations pour l’année 2011 :
– L’association Enfants du Mékong, pour le fonctionnement des foyers et centres scolaires pour jeunes doués et sans ressources, au Cambodge et aux Philippines,
– L’association Enfants d’Asie, pour le soutien de son programme de scolarisation de petites et jeunes filles très défavorisées au Cambodge, aux Philppines et au Vietnam,
– L’association Pour un Sourire d’Enfant, pour la construction d’un internat pour ses élèves issus de la décharge de Phnom-Penh,
– L’association Passerelles Numériques, pour offrir des bourses d’études à des jeunes étudiants défavorisés de son centre de formation au Cambodge, et pour soutenir le développement de nouveaux projets,
– L’association Share a Child, pour le soutien, aux Philippines, de leur programme de pré-scolarisation destiné à réduire le taux d’échec parmi les enfants les plus pauvres,
– L’association Jesuit Service Cambodia , pour le soutien de leur programme de scolarisation destiné aux jeunes atteints de handicap au Cambodge,
– L’association Krousar Thmey, pour le financement du centre de protection et d’éducation de Takhmao, au Cambodge.

« En apprenant, vient la connaissance… » et bien plus.

Un proverbe Cambodgien dit que si la connaissance vient en apprenant, la richesse vient en travaillant. Belle histoire héritée de l’époque où la connaissance, cultivée surtout dans les pagodes de pair avec le détachement monastique, avait en effet peu de liens avec un monde matériel partagé entre des paysans insouciants et des commerçants dont le premier talent était l’âpreté au gain.

Belle histoire, mais qui a cessé depuis longtemps de nous éclairer sur le monde réel. Aujourd’hui il est probablement plus vrai de dire que la richesse engendre la richesse et que la pauvreté également, hélas, se conserve et se transmet. Mais aussi et surtout, il est plus juste de reconnaître le lien entre la richesse et la connaissance.
En effet, si la pauvreté se conserve, c’est parce que pour celui dont toutes les ressources sont consacrées à la survie, envoyer ses enfants à l’école est un luxe inaccessible. Et sans formation, ceux-ci resteront condamnés à des emplois non qualifiés – s’il en existe, à des revenus insuffisants et à la même vie précaire que leurs parents. Précarité intolérable parce qu’en accaparant ses ressources pour simplement survivre, elle prive l’être humain de sa capacité à s’épanouir et nie sa dignité.
De multiples réponses ont été proposées, pour briser ce cercle vicieux en différents points : offrir des emplois pour générer des revenus, prêter de l’argent pour permettre à chacun de créer son emploi, offrir une formation qui ouvre les portes du monde professionnel. Toutes ces réponses partagent une même confiance dans la capacité des bénéficiaires à mettre à profit la chance qui leur est donnée, et de nombreux succès justifient cette confiance.
Si parmi toutes ces réponses, nous sommes particulièrement attachés à la dernière – la formation, c’est parce qu’elle présente une qualité unique : la pérennité des résultats. On peut perdre un emploi, on peut perdre ou dilapider sa richesse. On ne peut pas perdre les compétences acquises, qui seront bien souvent essentielles pour retrouver les deux autres.
Les actions de l’association Passerelles Numériques, abordées dans les pages suivantes, démontrent de manière éclatante comment l’accès à une formation peut transformer des vies.