Bonne année 2011!

La Fondation Amanjaya souhaite à tous ses amis et donateurs une très belle et heureuse année 2011.

Grâce aux soutien d’un nombre croissants de donateurs, la Fondation Amanjaya a pu s’engager, auprès de 7 associations pour l’année 2011 :
– L’association Enfants du Mékong, pour le fonctionnement des foyers et centres scolaires pour jeunes doués et sans ressources, au Cambodge et aux Philippines,
– L’association Enfants d’Asie, pour le soutien de son programme de scolarisation de petites et jeunes filles très défavorisées au Cambodge, aux Philppines et au Vietnam,
– L’association Pour un Sourire d’Enfant, pour la construction d’un internat pour ses élèves issus de la décharge de Phnom-Penh,
– L’association Passerelles Numériques, pour offrir des bourses d’études à des jeunes étudiants défavorisés de son centre de formation au Cambodge, et pour soutenir le développement de nouveaux projets,
– L’association Share a Child, pour le soutien, aux Philippines, de leur programme de pré-scolarisation destiné à réduire le taux d’échec parmi les enfants les plus pauvres,
– L’association Jesuit Service Cambodia , pour le soutien de leur programme de scolarisation destiné aux jeunes atteints de handicap au Cambodge,
– L’association Krousar Thmey, pour le financement du centre de protection et d’éducation de Takhmao, au Cambodge.

« En apprenant, vient la connaissance… » et bien plus.

Un proverbe Cambodgien dit que si la connaissance vient en apprenant, la richesse vient en travaillant. Belle histoire héritée de l’époque où la connaissance, cultivée surtout dans les pagodes de pair avec le détachement monastique, avait en effet peu de liens avec un monde matériel partagé entre des paysans insouciants et des commerçants dont le premier talent était l’âpreté au gain.

Belle histoire, mais qui a cessé depuis longtemps de nous éclairer sur le monde réel. Aujourd’hui il est probablement plus vrai de dire que la richesse engendre la richesse et que la pauvreté également, hélas, se conserve et se transmet. Mais aussi et surtout, il est plus juste de reconnaître le lien entre la richesse et la connaissance.
En effet, si la pauvreté se conserve, c’est parce que pour celui dont toutes les ressources sont consacrées à la survie, envoyer ses enfants à l’école est un luxe inaccessible. Et sans formation, ceux-ci resteront condamnés à des emplois non qualifiés – s’il en existe, à des revenus insuffisants et à la même vie précaire que leurs parents. Précarité intolérable parce qu’en accaparant ses ressources pour simplement survivre, elle prive l’être humain de sa capacité à s’épanouir et nie sa dignité.
De multiples réponses ont été proposées, pour briser ce cercle vicieux en différents points : offrir des emplois pour générer des revenus, prêter de l’argent pour permettre à chacun de créer son emploi, offrir une formation qui ouvre les portes du monde professionnel. Toutes ces réponses partagent une même confiance dans la capacité des bénéficiaires à mettre à profit la chance qui leur est donnée, et de nombreux succès justifient cette confiance.
Si parmi toutes ces réponses, nous sommes particulièrement attachés à la dernière – la formation, c’est parce qu’elle présente une qualité unique : la pérennité des résultats. On peut perdre un emploi, on peut perdre ou dilapider sa richesse. On ne peut pas perdre les compétences acquises, qui seront bien souvent essentielles pour retrouver les deux autres.
Les actions de l’association Passerelles Numériques, abordées dans les pages suivantes, démontrent de manière éclatante comment l’accès à une formation peut transformer des vies.

Réussir, tous ensemble

« On réussit tous ensemble, ou on échoue. »
Ce beau principe qui est enseigné aujourd’hui dans les meilleures écoles, va pourtant à l’encontre de la vision compétitive qui a été longtemps été cultivée par nos élites. La vie était trop souvent envisagée comme une lutte pour soi, pour sa famille, son pays… et contre les autres.

Certes la vie reste «  »une aventure, et un combat » » comme aime à le rappeler notre ami le père Pierre Ceyrac. Cependant ce ne doit pas être un combat pour soi contre l’autre, mais un combat pour et avec l’autre. Bonheur et épanouissement dépendent en partie de variables personnelles que sont confort et aisance matérielle; mais ces critères ne sont pas des conditions suffisantes.
Une société de consommation, trop matérialiste nous fait réaliser qu’en effet, l’argent ne fait pas le bonheur. Richesse et consommation ne créent pas ce lien social indispensable, nécessaire pour être heureux. Autrefois la solidarité s’exerçait naturellement à l’échelle du village, et il n’y avait pas de laissés pour compte. Puis la grande ville a développé l’anonymat, sclérosé les relations humaines et nous a encouragé à croire que l’avenir était dans la réussite individuelle. Pourtant, et heureusement, le village nous rattrape. Paradoxalement les moyens de communication modernes nous rendent la capacité de partager, faisant de nous des «  »villageois planétaires » ». Cette nouvelle société fondée sur l’information, encourage et favorise le lien de chacun avec tous ; elle donne une chance phénoménale à chacun de ceux qui ont les moyens d’atteindre, de comprendre et d’exploiter cette information. Ce faisant elle crée deux enjeux forts pour les acteurs de la solidarité :

  • en premier lieu, éviter que notre société n’exclue ceux qui n’ont pas accès à ces nouveaux outils. La fracture numérique est un risque réel d’accroître les inégalités ;
  • second enjeu, reconnaître que cette société de l’information porte de formidables opportunités : notre volonté de partage elle aussi ne s’épanouit jamais aussi bien que dans un réseau.

Dans notre domaine social et éducatif, à l’échelle des organisations comme des individus, chacun gagne énormément à reconnaître, encourager, soutenir, faire connaître et s’inspirer de l’action de ses pairs.
Cette solidarité est centrale dans les méthodes d’action de la Fondation Amanjaya. Bien que souvent très différents dans leur approche, les quatre premiers projets que nous avons voulu soutenir se connaissent, s’estiment et s’enrichissent mutuellement. Ce n’est pas un hasard si après Phnom Penh, Passerelles Numériques s’installe à Cébu pour y compléter l’action d’Enfants du Mékong et d’Enfants d’Asie, dons nous vous parlons aujourd’hui. Là où un seul hélas ne suffit pas, les anciens initient et aident les nouveaux. Le réseau s’élargit aussi, s’enrichit de nouveaux partenaires; c’est ainsi que la fondation Amanjaya a rencontré, et soutient maintenant l’association East Meets West pour son programme au nom emblématique: Village of Hope.