Que pouvons-nous faire?

Nos utopies se heurtent aux dures réalités du monde. Nous rêvons d’une société unie, mais notre «  »village global » » est toujours divisé. En France, les uns manifestent pour conserver le progrès représenté par un temps de travail limité, les autres pour le droit d’exercer une activité précaire aux revenus incertains; mais ce n’est là qu’un des moindres paradoxes de la mondialisation. Car dans le même temps, d’autres encore qui rêvent d’exercer n’importe quel travail pour nourrir et éduquer leur famille, accumulent leurs détresses derrière nos portes entrebâillées.
Que pouvons-nous faire? Sous les nombreuses urgences qui nous assaillent, accueillir le présent ne doit pas nous faire négliger de préparer l’avenir. Jusque dans un camp de réfugiés, celui qui sait organiser un groupe, gérer des priorités, tracer les plans d’un bâtiment ou parler la langue des voisins, sera plus utile pour lui-même et pour son entourage que celui qui ne peut que subir les événements. Mais surtout, comme le montrent les recrutements d’extrémistes jusque dans notre pays, seul l’accès de tous à une véritable éducation pourra tarir la source des conflits.
Aussi, c’est lorsque les urgences semblent reléguer au second plan notre action de long terme, que cela est le moins vrai: dès aujourd’hui et plus que jamais, les besoins éducatifs sont grands pour rétablir et conserver partout les conditions d’accès de tous à la paix, et de chacun à une vie digne et épanouie.
Et la crise des réfugiés Syriens nous rappelle qu’il n’est plus de guerre qui ne nous concerne pas, dont nous pourrions n’être que de simples observateurs: plus que jamais, au moment où de multiples manières la notion de frontière est remise en question, tous nos engagements d’aujourd’hui ont une incidence sur notre avenir.
Alors gardons courage et poursuivons patiemment ce que nous savons pouvoir faire: éduquer, donner à tous une chance de grandir et de participer à la construction d’une société équitable et apaisée.
Fidèle à sa mission, la fondation Amanjaya soutient cette année encore une dizaine de projets qui sont présentés dans les pages qui suivent: des partenaires anciens, dont ceux du tout début auxquels nous restons attachés, et un nouveau: Aide à l’Enfant Réfugié, dont les maisons d’accueil permettent à des jeunes ruraux de poursuivre leurs études du collège jusqu’à l’université.
Merci à vous tous qui rendez cette action possible!